Une Charte qui a tenté d’acheter le silence des familles de disparus

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Alger, le 29 septembre 2020 –Le 29 septembre 2005, la Charte dite « pour la paix et la réconciliation nationale » a été instituée pour tenter de tourner une page très embarrassante pour l’Etat algérien.

Durant la guerre des années 1990, plusieurs milliers de personnes ont été victimes de disparitions forcées perpétrées par les agents de l’Etat. La Chartea été adoptée et imposée aux Algériens et Algériennes sans aucun débat sur son contenu. La Charte a nié aux familles de disparus leur droit à connaître la vérité et à obtenir justice, notamment en amnistiant tous les responsables de crimes commis durant cette période.Cette Charte dont les dispositions sont contraires aux droits de l’Homme,et prône l’impunité,a entériné une paix de facto basée sur une absence totale de véritable réconciliation, de justice et de vérité.

Elle empêche les familles de victimes de déposer plainte et de poursuivre des procédures judiciaires à l’encontre d’agents de l’Etat pour des crimes commis pendant les années 1990, de par son art. 45.

La Charte oblige les victimes à déclarer leurs proches disparus décédés sans qu’aucune enquête ne soit menée, afin de toucher une indemnisation qui ne viendra jamais réparer le préjudice subi. Les familles et amis de disparu-e-s vivent dans un espoir latent que leurs proches franchiront un jour de nouveau le seuil de la maison et sont dans l’incapacité total de faire leur deuil.

Cette Charte – recouvrant la décennie noire d’une chape de plomb supplémentaire – fait la démonstration d’un Etat algérien responsable des disparitions forcées mais qui refuse de le reconnaître. Malgré cela, le CFDA et Sos Disparus continueront de se battre inlassablement contre ces mesures et pour enfin obtenir justice et vérité.

Les hauts responsables algériens doivent entendre, que derrière ces revendications, il y a des mères, des pères, des sœurs, des frères, des conjoints qui subissent la perte d’un être aimé et que cette injustice ne doit pas être une fatalité.

Le CFDA et Sos Disparus appellent à faire table rase de cetteindécente impunitéet à ouvrir les archives, lancer des enquêtes et rendre justice à tous les disparu-e-s et à leurs familles, afin de refaire une société de façon saine, après cet épisode traumatisant de la guerre civile.

A cet effet, Sos Disparus appelle à un rassemblement mardi 29 septembre 2020 devant le Conseil national des droits de l’Homme.

SOS Disparu vous invite également à une conférence sur « la lutte contre l’impunité » le 29 septembre 2020 à partir de 13heures au siège de Sos disparu, 21 rue Mustapha Benboulaid, Alger